Noir ébène

Article : Noir ébène
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24 août 2014

Noir ébène

Noir ébène

Miss étoile, où est ton teint d’antan,
Madame charmante ou es-tu passée,
Je te recherche belle fleur d’harmattan,
Avec le temps tu as beaucoup changé.

Ce teint noir clair qui plaisait tellement,
Tes yeux noirs comme dessinés par le vent,
Tu ne parais toujours pas, et c’est le jour,
J’en vois une claire qui défile dans ta cour.

Qu’as-tu fait de ton teint, princesse Ahoba,
Où sont passées tes tresses filles du Nimba,
La mode a aussi réussi à te faire disparaître,
Le monde a pris le dessus, ce grand traître.

Mais la nature à la mémoire d’un éléphant,
Les années n’auront pas changé cette vérité,
La petite fleur que tu portais est là, cet enfant,
Noir ébène, ce teint que tu fuyais veut briller.

Un enfant qui n’y comprendra rien, toute belle,
Un père et une mère blancs, « tchatcho* », et elle,
Entre incompréhension et doute, tu devras t’expliquer,
Elle semble si heureuse avec ce sourire votre beau bébé.

Elle te rappellera ton passé et toutes tes craintes,
Noir ébène le moment d’un repenti sans feintes,
Tu ne pourras plus fuir le regard de ces passants,
Et toutes les questions sur l’origine de ton teint.

À elle, dis-lui juste que noire est la couleur de ses ancêtres,
Dis-lui aussi que noir ébène est le désir de DIEU pour elle,
Voici la princesse Ahoba du Nimba, qui vient de renaître,
Le jour vient et avec le temps, elle sera encore plus belle.

Zak Le Messager

Tchatcho* = Dépigmentation volontaire

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Commentaires

M.C Agnini
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"Un enfant qui n’y comprendra rien, toute belle". Ce monde lui fera comprendre qu'elle n'est pas normale, qu'elle est différente.
Triste réalité ! Et l'on regarde impuissant la "métamorphose" - oh combien coûteuse et risquée - de plusieurs. Et pourtant la beauté est dans les yeux de celui qui regarde, la normalité, juste un mot creux.
Merci Zak

Zak Le Messager
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Merci à toi pour ton passage.